Page:Maupassant - Vieux pots, paru dans Gil Blas, 6 mars 1883.djvu/12

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que la première, ou bien fut-il plus strictement observé ? Il ne disparut point, et nous le voyons en 1766 fuyant devant les Suédois qui envahissaient la Saxe, et transportant ses instruments de travail dans la forteresse de Kœnigstein.

En 1707 il revint à Dresde et continua ses essais ; mais rien ne le mettait sur la voie du secret si ardemment poursuivi ; et ses longues recherches seraient demeurées inutiles sans un de ces merveilleux hasards où l’on croit toujours découvrir les intentions cachées du Destin.

Un maître de forge nommé Johann Schnorr s’étant embourbé sur le territoire d’Aue, près de Schneeberg, en une espèce de fondrière pleine d’une bouillie grasse et blanche, ramassa un peu de cette terre collée aux jambes de son cheval, et l’emporta chez lui. Il remarqua qu’en séchant elle formait une poussière fine et légère ; et il eut l’idée de l’employer à poudrer les cheveux à la place de la farine de froment qu’on employait alors. Sa tentative ayant réussi il se mit à vendre cette