Page:Maupassant - Voyage de santé, paru dans Le Petit Journal, 18 avril 1886.djvu/13

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Mais à peine furent-ils au lit, que M. Panard s’écria :

— Hein, l’odeur, la sens-tu, cette fois ? Mais… mais c’est de l’acide phénique, ma bonne… ; on a désinfecté cet appartement.

Il s’élança de sa couche, se rhabilla avec promptitude, et, comme il était trop tard pour appeler personne, il se décida aussitôt à passer la nuit sur un fauteuil. Mme Panard, malgré les sollicitations de son mari, refusa de l’imiter et demeura dans ses draps où elle dormit avec bonheur, tandis qu’il murmurait les reins cassés :

— Quel pays ! quel affreux pays ! Il n’y a que des malades dans tous ces hôtels.

Dès l’aurore, le patron fut mandé.

— Quel est le dernier voyageur qui a habité cet appartement ?