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YVETTE.

— Voyons, réfléchis, sois raisonnable. Puis, après une minute de silence :

— Oui, il vaut mieux que tu te reposes ce matin. Je viendrai te voir dans l’après-midi.

Et ayant embrassé sa fille sur le front, elle sortit pour s’habiller, calmée déjà.

Yvette, dès que sa mère eut disparu, se leva, et courut pousser le verrou pour être seule, bien seule, puis elle se mit à réfléchir.

La femme de chambre frappa vers onze heures et demanda à travers la porte :

— Madame la marquise fait demander si Mademoiselle n’a besoin de rien, et ce qu’elle veut pour son déjeuner ?

Yvette répondit :

— Je n’ai pas faim. Je prie seulement qu’on ne me dérange pas.

Et elle demeura au lit comme si elle eût été fort malade.

Vers trois heures, on frappa de nouveau. Elle demanda :

— Qui est là ?

Ce fut la voix de sa mère.

— C’est moi, mignonne, je viens voir comment tu vas.

Elle hésita. Que ferait-elle ? Elle ouvrit, puis se recoucha.