Page:Maupassant - Yvette, OC, Conard, 1910.djvu/188

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L'ABANDONNE.

Quand je songe que je vais voir mon enfant!

Ils suivaient un de ces petits chemins de campagne encaissés entre les cours des fermes, ensevelis sous un double rang de hêtres ah- gnés sur les fossés.

Et, tout d'un coup, ils se trouvèrent devant une barrière de bois qu'abritait un jeune sapin.

— C'est ici, dit-il.

Elle s'arrêta net, et regarda.

La cour, plantée de pommiers, était grande, s'étendant jusqu'à la petite maison d'habita- tion, couverte en chaume. En face, l'écurie, la grange, l'étable, le poulailler. Sous un toit d'ardoises, les voitures, charrette, tombereau, cabriolet. Quatre veaux broutaient l'herbe bien verte sous l'abri des arbres. Les poules noires erraient dans tous les coins de l'enclos.

Aucun bruit. La porte de la maison était ouverte. Mais on ne voyait personne.

Ils entrèrent. Aussitôt un chien noir sortit d'un baril roulé au pied d'un grand poirier et se mit à japper avec fureur.

Contre le mur de la maison, en arrivant, quatre ruches posées sur des planches ali- gnaient leurs dômes de paille.

M. d'Apreval, devant le logis, cria :