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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/141

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des abénakis.

le suivraient seraient faits prisonniers et massacrés par les Iroquois[1]. Mais les sauvages ne se laissèrent pas intimider par ces menaces, et continuèrent à prier comme à l’ordinaire.

Le temps de la chasse étant arrivé, ils remontèrent le Kénébec pendant dix jours, accompagnés du missionnaire, et allèrent s’arrêter au lac à l’orignal, où ils passèrent quelques jours, puis ils se séparèrent en plusieurs partis de chasse. Le missionnaire suivit l’un de ces partis dans toutes ses courses[2].

Après la chasse, les sauvages se réunirent de nouveau au lac, où ils s’étaient donné rendez-vous.

Ce fut alors que les jongleurs achevèrent de perdre leur crédit auprès des sauvages ; car le missionnaire et ceux qui priaient n’étaient pas tombés entre les maints des Iroquois, et ils avaient fait une abondante chasse[3].

Après avoir séjourné quelque temps au lac, le Père retourna à sa chapelle, où il continua l’exercice de son ministère auprès des malades.

Lorsque le temps de son départ pour Québec fut arrivé, il annonça aux sauvages qu’il allait bientôt les quitter, mais qu’il espérait que ce ne serait pas pour longtemps et qu’il reviendrait au milieu d’eux. Cette nouvelle affligea profondément ces pauvres gens. « Tu affliges nos cœurs », lui dirent-ils, « quand tu nous parles de ton départ et de l’incertitude de ton

  1. Relations des jésuites, 1647. 55.
  2. Bancroft, Hist. of the U. S. Vol. II 793. — Relations des Jésuites 1647. 54.
  3. Idem, 1647. 54.