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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/147

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des abénakis.

de ces bons sauvages, leur donna une lettre, adressée au supérieur des Jésuites à Québec. Cette lettre était ainsi conçue :

« Nous conjurons vos révérences par la sacrée dilection de Jésus et de Marie, pour le salut de ces pauvres âmes qui vous demandent vers le Sud, de leur donner toutes les assistances que votre charité courageuse et infatigable leur pourra donner, et même si en passant à la rivière de Kinibequi vous y rencontriez des nôtres, vous nous ferez plaisir de leur manifester vos besoins ; que si vous n’en rencontrez point, vous continuerez, s’il vous plait, vos saintes instructions envers ces pauvres barbares et abandonnés, autant que votre charité le pourra permettre »[1].

Dans le mois d’Août 1650, quelques Abénakis portèrent cette lettre à Québec. Alors, les P. P. Jésuites, convaincus que ces sauvages n’avaient aucun secours des P. P. Capucins, leur donnèrent encore le P. Druillettes, qui partit avec eux le 1er Septembre, accompagné de Noël Negabamat. Le voyage fut fort heureux.

Aussitôt après son arrivée chez les Abénakis, le Père descendit au fort Taconnock, avec son compagnon algonquin, et de là, se rendit à Boston, dans le but de traiter d’un projet d’alliance avec les Anglais, pour protéger les Abénakis et les Algonquins contre les Iroquois[2]. Le gouvernement de Boston, après avoir délibéré sur ce sujet, donna à entendre qu’il

  1. Relations des Jésuites. 1651. 14, 15.
  2. Relations des Jésuites. 1651. 15.