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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/158

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histoire

les parmi nous est chassé pour toujours. Tu n’entends plus de bruit dans nos wiguams. Les femmes ne se querellent plus entr’elles. La mort soudaine de l’un de nos Chefs, à la suite d’un différend avec le Chef de ceux qui résident à l’embouchure de cette rivière, nous avait fait croire qu’il avait été tué secrètement par le moyen de sortilèges. Les anciennes inimitiés que nous avons eues avec cette nation se réveillaient dans nos cœurs, et nous étions sur le point de lui déclarer la guerre ; mais tes paroles ont chassé le démon qui nous portait à cette vengeance. Tu es notre Père, sois aussi notre arbitre. Parle dans nos Conseils, et tu seras écouté. Nous remettrons toujours nos différends entre tes mains. Nous voyons bien que tu nous aimes, puisque tu souffres et pries jour et nuit pour nous.

« Quant au démon de l’ivrognerie, que tu avais chassé de nos wiguams en ton premier voyage, les Anglais l’ont ramené aussitôt que tu nous as quitté. Mais il faut maintenant l’exterminer pour toujours, car il nous ôte la vie, nous cause des meurtres, nous fait perdre l’esprit, nous rendant semblables à des enragés. Nous irons trouver le commis des Anglais et nous lui dirons : toi, commis de Plymouth et de Boston, peins nos paroles sur le papier, et envoie les à ceux de qui tu dépends ; dis leur que tous les sauvages de la rivière Kénébec haïssent l’eau-de-feu et que s’ils en font encore apporter pour leur vendre, ils croiront qu’ils veulent les exterminer. Peins ces paroles, et notre Père nous servira