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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/171

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des abénakis

Après un pénible voyage de plus d’un mois, ils arrivèrent à Québec, le 8 Avril, à demi-morts d’épuisement. Le Père avait peiñe à marcher ; il était si amaigri qu’il ressemblait plutôt à un squelette qu’à un être vivant[1]. L’état d’épuisement où il était réduit le mit dans l’impossibilité de retourner à Kénébec, comme il l’avait promis à ses chers néophytes ; mais un autre Père Jésuite y fut immédiatement envoyé pour le remplacer[2].

Les P. P. Jésuites continuèrent leurs missions chez les Abénakis jusqu’en 1660. Nous voyons par leurs relations qu’à cette époque, 1660, la mission abénakise s’étendait depuis la rivière Saint-Jean jusqu’à celle des Sokokis, et comprenait les sauvages de la Nouvelle-Angleterre[3]. En effet vers ce temps, un missionnaire se rendit jusqu’à Boston et Plymouth pour évangéliser les sauvages ; mais cette mission fut sans succès. À cette époque, les sauvages étaient sans cesse en difficulté avec les Anglais. Entièrement absorbés par leurs projets de vengeance contre leurs ennemis, ils étaient peu disposés à recevoir l’instruction religieuse, Ceux qui étaient les amis des Anglais, étaient tellement imbus des erreurs de l’hérésie que le missionnaire ne peut rien faire avec eux.

En 1660, les irruptions des Iroquois forcèrent les P. P. Jésuites d’abandonner leurs missions abénakises. Les féroces Iroquois partaient alors de leurs cantons et se

  1. Idem. 1652. 26.
  2. Idem. 1652. 26.
  3. Relations des Jésuites. 1660. 27.