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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/175

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des abénakis.

se faire tuer que de tomber entre les mains de l’ennemi[1].

Les Attikamègues étaient commandés dans cette rencontre par le fils de M. Godefroy. Ce jeune homme signala son courage par une longue et généreuse résistance. Il soutint l’attaque des Iroquois avec une hardiesse et une intrépidité propres à le faire croire invulnérable, se tenant toujours à la tête de ses sauvages, les encourageant par ses paroles et son exemple, tandis que les ennemis dirigeaient sur lui un feu continuel. Enfin, il tomba, couvert de blessures, pour mourir avec ses courageux compagnons. Un seul de ces malheureux put s’échapper, pour aller annoncer ce massacre aux Trois-Rivières[2].

Les Iroquois ne s’en tinrent pas là. Ils ravagèrent aussi les établissements du côté du Sud du Saint-Laurent, jusqu’en bas de Québec, et allèrent se mettre en embuscade dans l’île d’Orléans. M. de Lauzon partit alors de Québec pour aller les chasser de leur position, mais il ne put y réussir. Il fut tué avec ceux qui l’accompagnaient. Un seul homme de sa petite troupe put s’échapper pour aller annoncer à Québec cette triste nouvelle[3].

Tout le pays, depuis Tadoussac jusqu’à Montréal, fut pour ainsi dire bouleversé par ces cruels sauvages. Cent quatorze personnes, Français et sauvages, furent massacrées. Parmi ces victimes furent deux respec-

  1. Relations des Jésuites. 1661. 3, 4.
  2. Relations des Jésuites 1661. 4.
  3. L’Abbé J. B. A. Ferland. Hist. du Canada, 1ère partie. 467, 468. Relations des Jésuites. 1661. 4, 5.