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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/193

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des abénakis.

réunirent à Saint-Joseph de Sillery un certain nombre de ces sauvages, et formèrent, avec ceux qui y étaient déjà[1], une mission abénakise de 500 à 600 âmes. En 1683, ils établirent sur la rivière Chaudière une autre mission abénakise plus considérable, qu’ils appelèrent Saint-François de Sales[2].

En 1682, la guerre avec les Iroquois paraissait imminente. Des difficultés survenues entre le commandant de Michillimackinac et ces sauvages, les avaient presqu’entièrement détachés des Français. Le comte de Frontenac, quoique sans cesse occupé à conserver leur commerce et à éviter une rupture avec eux, n’y parvenait, malgré sa grande habileté, qu’à force de présents. Ces sauvages, recherchés à la fois par les Français et les Anglais, étaient devenus prétentieux. Les Anglais flattaient leur orgueil, en vantant leur courage, et leur promettaient des secours, ce qui leur donnait une audace sans bornes. Aussi, des conférences que le gouverneur eut avec leurs ambassadeurs n’eurent aucun bon résultat.

Dans ces circonstance critiques, la Cour de France fut obligée de rappeler le Comte de Frontenac, par

  1. Depuis environ quarante ans, chaque année quelques abénakis venaient à Québec, embrassaient le christianisme et se fixaient à Sillery, pour continuer leur instruction religieuse. Mais, à cette époque, il ne restait qu’un petit nombre de ces sauvages dans cette mission, les autres étaient morts de la petite vérole en 1670. On sait qu’en 1670 ; cette maladie fit un affreux ravage parmi les sauvages du Canada. La tribu des Attikamègues fut entièrement détruite ; quinze cents Algonquins et autres sauvages moururent à Sillery ; depuis le Saguenay jusqu’au territoire des Attikamègues, la plupart des sauvages furent enlevés par cette terrible maladie. Ainsi, il n’y avait guère alors d’Abénakis à Sillery que ceux qui y étaient venus depuis dix ans.
  2. Chapitre IV. de cette époque.