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histoire

nous ayons icy, et pour la piété et pour le courage.

« On fait beaucoup espérer à nos sauvages si le tout réussit, et tous les plus considérables François du pays disent qu’on attend plus du courage et de la fidélité des Abnaquis que du secours de tous les autres sauvages nos alliez[1]

« Je ne scay si j’accompagneray mes sauvages à la guerre, mais je vois bien, soit que j’y aille soit que je demeure icy, que je ne manqueray pas d’occupation : celle que j’ay maintenant, outre les instructions ordinaires et les visites de nos cabanes et de nos champs, est de les faire travailler à ce que leur ordonne Monsieur le Général et à chercher des vivres[2].

« La pluspart des premiers arrivez sont allez en guerre, nous en avons icy encore une trentaine qui attendent les premiers ordres de Monsieur le Général pour l’aller joindre : il y a plus de soixante des gens de nostre mission qui sont avec luy : je n’y en ay point envoyé qui n’ait plus de vingt ans parcequ’on m’avait prié de n’envoyer point de bouches inutiles.

« Monsieur le Général a témoigné à nos sauvages une estime particulière d’eux. Il leur dit qu’il ne vouloit d’abord que des Abnaquis, dont il estoit assuré du courage et de la fidélité pour le dessein qu’il avait d’envoyer faire quelque découverte sur l’Iroquois, il ne prit pour ce premier dessein que trente de nos gens avec 200 François ; le reste partit

  1. Relation du P. Jacques Bigot, 1684. 28.
  2. Idem. 1684. 29.