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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/253

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des abénakis.

re Etchemin ; mais l’acte de concession que nous venons de rapporter ne laisse aucun doute sur ce sujet. D’ailleurs le nom que les Abénakis donnèrent à la rivière Chaudière s’accorde parfaitement avec cet acte : comme ils avaient des champs pour cultiver le maïs, ils l’appelèrent « kikônteku »[1], rivière des champs.

Les P. P. Jésuites appelèrent cette mission « Saint-François de Sales, » parceque c’était le jour de la fête de ce saint, 29 Janvier précédent, qu’ils avaient résolu de former ce nouvel établissement, et ils recommandèrent au P. Jacques Bigot de faire reconnaître ce saint-Patron par ses sauvages, pendant les exercices d’une mission solennelle.

Quelques jours avant la fête de Noël, le Père se rendit, dans ce but, à la nouvelle mission de Saint-François de Sales. Après y avoir célébré la naissance du Fils de Dieu, avec autant de pompe que possible, il proposa à ses sauvages de faire une grande retraite de trente jours, pour reconnaître solennellement leur saint-Patron, et se mettre spécialement sous sa protection. Cette proposition fut accueillie avec joie.

Le 28 Décembre, veille du jour fixé pour le commencement de cette retraite, on éleva un autel dans la chapelle, et on y exposa l’image du saint-Patron. Les sauvages ornèrent cette image ainsi que l’autel d’un grand nombre de colliers de wampum et de rassade. « J’y adjoutay, » dit le Père, « ce que nous avons de plus beaux ornemens dans nostre église, et autant

  1. De là ils appelaient le village de cette mission « Kikônteg8iudana, » village de la rivière des champs. Ces noms sont encore connus aux Abénakis.