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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/256

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histoire

à tous les sauvages avec une modestie et un ordre admirables. Après que tous nos sauvages eurent passé presque toute la matinée de la feste à l’église, je leur fis le festin pour la feste »[1].

C’est ainsi que se termina ce jour de fête où les Abénakis reconnurent solennellement Saint-François de Sales pour leur Patron.

Nous dirons maintenant quelques mots du bien qui s’opéra dans cette mission, ainsi que dans celle de Sillery.

La plupart des sauvages avaient un tel respect pour les noms qu’ils recevaient au baptême que, ne voulant plus désormais en porter d’autres, ils abandonnaient ceux qu’ils avaient reçus auparavant, et refusaient même de les faire connaître. « Nous sommes obligés, » dit le P. Bigot, « de donner deux noms à plusieurs pour éviter la confusion dans le grand nombre, et ils ne veulent estre appelez la pluspart que par leur nom de baptesme, tellement que j’eus dernièrement toutes les peines du monde à tirer de quelques personnes leurs noms de familles, on me répondit qu’ils n’avoient point ici d’autre nom que celuy de leur baptesme »[2].

Ils avaient une telle dévotion à leur Saint-Patron qu’ils témoignaient toujours le plus grand désir de connaître même ses moindres actions, afin de s’exciter, par son exemple, à la pratique de la vertu. Plusieurs parvinrent, par ce moyen, à un haut degré de

  1. Relation du P. Jacques Bigot, 1684. 9, 10.
  2. Relation du P. Jacques Bigot. 1984. 11.