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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/270

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histoire

Le P. Jacques Bigot passa en France, à l’automne de la même année portant ce collier et le vœu des sauvages Dès que les Chanoines de Chartres eurent reçu ce présent, ils chargèrent M. Patin, Vicaire-Général, d’écrire au Père pour lui exprimer toute la joie que la piété et la générosité des Abénakis leur avaient causée. Le Père répondit à cette lettre comme suit :

« Monsieur,

« J’ay reçu aujourd’huy la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire ; je vous avoue que j’ay ressenti une joye toute particulière en lisant le narré que vous avez pris la peine de me faire de la manière dont on a reçu dans votre auguste église le présent et le vœu de nos pauvres sauvages. On ne le pouvait faire d’une manière plus obligeante et en mesme temps plus avantageuse pour ces nouveaux chrestiens. J’attends tout après cela de la protection de la très-sainte Vierge pour ces peuples éloignez. Je ne puis vous le dissimuler que je ressens un extrême désir de retourner au plus tost à cette nation pour lui raconter moi-mesme la manière dont ses vœux ont estez reçus aux pieds des autels de la Reine du ciel et les vœux qu’on a faits en mesme temps pour cette nation afin d’obtenir pour elle de la Sainte-Vierge une nouvelle ferveur. Je souhaite de tout mon cœur que ma santé me permette d’accompagner la réponse que vous avez dessein d’envoyer à ces chers sauvages pour animer leur piété. En vérité, votre illustre chapitre fait bien connoistre par là la pureté de son zèle et l’unique désir qu’il a