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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/277

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des abénakis.

« Monsieur,

« Je ne sçaurais penser qu’avec des sentimens d’une extrême reconnoyssance à la grâce que vous avez faite à nos Abnakis, et rien ne me paroit plus capable d’entretenir leur ferveur que de leur remettre devant les yeux cette sainte association qui les unit à vous, cette sainte union que vous avez bien voulu contracter avec eux. Il y a trois ou quatre mois que trouvant icy leur réponse à l’obligeante lettre que vous leur avez fait l’honneur de leur écrire, sur cela la pensée me vint de la renouveler et de vous la renvoyer avec un nouveau présent pour la très-Sainte-Vierge. Lorsque je le leur proposay, ce fut un applaudissement si général qu’il ne me laissa aucun lieu de douter que je ne leur fisse un extrême plaisir. Ils ne pensèrent donc plus qu’à faire un collier de porcelaine, le plus magnifique, disoient-ils, qui se fut jamais fait, et à fournir aux meilleurs ouvriers du village, que l’on choisissoit pour cela, tout ce qu’il faudroit pour le bien exécuter. Pour ce qui est des paroles qui devoient y estre escrites, je leur en donnay un modèle et c’est tout ce que j’ay pu contribuer de ma part avec la version françoise que j’ay faite, ce me semble, avec la dernière exactitude ; nostre langue me paraissant plus capable que la latine des tours de la langue abnakise. Je vous supplie donc, messieurs, au nom de tous nos fervens chrestiens, de vouloir bien encore offrir à la Sainte-Vierge ce petit présent. Quoiqu’il n’ait rien que de sauvage, elle y verra parfaitement