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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/290

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histoire

terre, le Gouvernement avait fait élever, sur le bord de la rivière, un petit magasin, où il avait fait déposer des armes et de la poudre à leur usage pour la guerre. Ce magasin subsista plus de trente ans. Il fut détruit vers 1730, par l’explosion d’un baril de poudre. Un nommé Véronneau, alors propriétaire ou gardien du magasin, fut tué avec un sauvage. Au moment de l’accident, la femme de Véronneau, occupée à faire un collier de wampum, était assise auprès du berceau de son enfant. L’édifice s’écroula sur elle ; cependant ni elle ni l’enfant ne reçurent de blessures.

Comme nos historiens ne parlent pas de la présence des Abénakis à Saint-François avant 1700, on nous demandera peut-être des preuves de la résidence de ces sauvages en cet endroît, avant cette époque. Nous en trouvons une bien évidente dans les régistres de baptêmes, mariages et sépultures de cette paroisse, régistres qui remontent jusqu’à l’année 1687. Les premiers cahiers de ces régistres, pour les années 1687, 1688, 1689, 1690 et autres, renferment un grand nombre de noms abénakis. Nous en citerons quelques uns, tels qu’ils sont écrits sur ces cahiers. « Anaoubano, Maoualoup, Micouambra, Ouitoucameouet, Couînamenant, Outamouescouit, Ouigiascouit, Mascosomani ; Malchigois ; Ouambourra ; Napaniril. » Ces noms ayant été écrits, la plupart, par un prêtre qui bien probablement ne savait pas la langue abénakise — M. Benoit Duplein, chanoine de la cathédrale de Québee — sont défigurés ; mais il est cependant facile de reconnaître qu’ils sont abénakis. Nous allons les mettre en regard de la véritable