Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
322
histoire

Tout le fruit de ces deux expéditions se réduisit à cinquante prisonniers. Ce qui dédommagea bien peu les Anglais des frais d’un si grand armement, et encore moins du mépris que leur manque de courage leur attira de la part des Abénakis[1].

Les années suivantes, 1705 et 1707, les Abénakis firent plusieurs descentes sur les villages du Massachusetts. Ils ramenaient chaque fois en Canada des captifs et un riche butin. Ils se cachaient dans le voisinage des villages anglais ; puis, lorsqu’ils voyaient que la garnison ne veillait plus, ils se jetaient sur les habitations qu’ils pillaient et détruisaient. Ils semaient la terreur partout où ils passaient[2].

Alors, le Gouvernement de Massachusetts crut que le meilleur moyen pour faire cesser ces hostilités était de chasser entièrement les Français de l’Acadie. Des préparatifs de guerre furent faits promptement, et, le 6 Juin 1707, vingt-quatre vaisseaux anglais, sous le commandement du colonel Marck, parurent devant Port-Royal. Le lendemain, 2,000 Anglais débarquèrent, à trois milles du fort, ce qui y causa une si grande alarme que le gouverneur, M. de Subercase, eut peine à rassurer la garnison ; puis, il donna aussitôt l’ordre de retarder l’ennemi dans le bois, afin de lui donner le temps de réparer le fort, d’avertir les habitants et de faire venir à son secours le Baron de Saint-Castin avec ses Abénakis.

Les habitants et la garnison attaquèrent les Anglais

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 437-441.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 851.