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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/459

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des abénakis

réservant pour lui-même le commandement des troupes règlées ; puis, il partit pour le lac Saint-Sacrement, laissant la moitié de son armée au fort Saint-Frédéric, pour assurer sa retraite au cas d’un échec.

Les Abénakis et les Canadiens murmurèrent fortement à l’égard de cette division de l’armée. Ils représentèrent à Dieskau qu’ils se trouvaient trop faibles pour aller attaquer 2,500 Anglais, et peut-être un plus grand nombre. Mais Dieskau n’écouta pas ces sages remarques, et persista dans sa résolution, malgré que M. de Vaudreuil lui eût expressément recommandé de n’attaquer l’ennemi qu’avec toutes ses forces réunies. Il voulait remporter une victoire plus éclatante que celle de la Monongahéla. Cette ambition fut la principale cause de sa perte[1].

Dieskau se mit donc en marche, avec 1,500 hommes seulement, y compris les Abénakis et les autres sauvages. Bientôt, il rencontra un parti d’ennemis, d’environ 800 hommes, qu’il mit à la disposition des sauvages. Les Abénakis se jetèrent sur ces ennemis, et les dispersèrent en un instant[2].

Pour éviter les Anglais, Dieskau prit la voie de l’eau. Il tint sa marche secrète, mais la précipita. Il remonta sur des bateaux jusqu’à la Baie du Sud (South Bay), un peu plus haut que l’endroit nommé actuellement Whitehall. De là, il se dirigea sur le portage, et, le 7 Septembre au soir, il était sur le bord de l’Hudson, à trois milles d’un parti

  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760, 55.
  2. Idem. 56.