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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/461

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des abénakis

avec fureur, pour venger la mort de leur Chef[1]. Les Anglais furent bientôt mis en déroute, après avoir perdu beaucoup de monde. Les Abénakis poursuivirent l’ennemi la hache à la main. Johnson envoya aussitôt un autre détachement au secours du premier, mais, ne pouvant résister à l’impétuosité des Abénakis et des Canadiens, ce détachement recula et prit bientôt la fuite[2].

Dieskau désirait profiter du désordre où se trouvaient les Anglais pour continuer sa marche, au pas de course, et entrer avec les fuyards dans le camp de Johnson ; mais ses troupes étaient trop fatiguées pour exécuter un projet si hardi. Les Abériakis étaient encore plus fatigués que les soldats. Ils avaient marché depuis le matin au côté de la route, à travers la forêt et d’épaisses broussailles. La fatigue de cette marche difficile et le rude combat qu’ils venaient de supporter les avaient complètement épuisés. Aussi, la plupart refusèrent d’aller plus loin[3]. Ils s’arrêtèrent pour recueillir leurs blessés et se reposer un peu. Les Chefs sauvages murmurèrent hautement contre le général, et firent arrêter plusieurs de leurs guerriers qui voulaient continuer la marche. Le Chevalier de Montreuil, qui assistait à cette expédition, écrivit à ce propos « que la moitié des sauvages et des Canadiens s’en tinrent à leur première victoire »[4].

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 149.
  2. Idem. Vol, III, 150. — Garneau. Hist. du Canada, Vol. I​I. 236.
  3. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 149.
  4. Lettre du Chevalier de Montreuil au Ministre, 10 Octobre 1755.