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histoire

descente en cet endroit. Le lendemain, à 1 heure du matin, il s’embarque avec une partie de ces troupes sur des bateaux, et descend silencieusement, en suivant la rive gauche du fleuve, jusqu’au Foulon. Rendu au lieu indiqué, il débarque, s’empare du corps de garde placé en cet endroit, et gravit promptement l’escarpement avec ses troupes, à travers les arbres et les broussailles. Arrivé sur le plateau, il s’empare du petit détachement qui y était, et prend le commandant dans son lit[1]. Pendant ce temps, les bateaux ramenèrent le reste des troupes. Et, de grand matin, les Anglais, au nombre de 8,000 ; étaient rangés en bataille sur les plaines d’Abraham.

Montcalm apprit cette nouvelle inattendue à 6 heures du matin. Il ne pouvait y croire. Il entra dans la ville par la porte du Palais, avec 4,500 hommes, en sortit par les portes Saint-Louis et Saint-Jean, et, à 8 heures, il était en face de l’ennemi.

Les Abénakis et les autres sauvages, qui restaient encore dans l’armée de Montcalm, furent placés parmi les troupes de la gauche et de la droite[2].

Montcalm, avec des troupes bien inférieures en nombre à celles de Wolfe et sans attendre le renfort qui devait lui arriver prochainement, osa brusquer l’attaque. Cette imprudence causa la perte de la colonie.

L’attaque commença par les Canadiens et les sauvages. Wolfe, malgré les ravages que cette fusillade

  1. Ce commandant était Vergor, cet homme sans énergie et sans activité qui avait livré Beauséjour aux Anglais.
  2. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I&#8203 ;I. 334.