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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/509

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des abénakis.

qu’elles pussent plus facilement se procurer de la nourriture par la chasse, leur enjoignant de se réunir à l’embouchure de la rivière Ammonoosuc.

Cependant, après le départ de Rogers de Saint-François, quelques guerriers abénakis s’étaient réunis dans le village et avaient résolu de marcher à la poursuite des Anglais. Deux jours après que les troupes anglaises se furent divisées, ces sauvages tombèrent sur la bande, qui était sous les ordres de l’enseigne Avery. Sept soldats furent faits prisonniers, mais bientôt deux d’entr’eux purent s’échapper. Une autre bande, de vingt hommes, sous la conduite des lieutenants Dunbar et Turner, fut aussi attaquée. Ces vingt hommes furent tous tués ou faits prisonniers.

Rogers, après plusieurs jours d’une marche difficile et fatigante, put se rendre à la rivière Connecticut, avec les hommes qui lui restaient. Malheureusement, il ne trouva pas de provisions à l’endroit indiqué. Quelques hommes de Charlestown y étaient venus avec des provisions, d’après un ordre du général Amherst, et, après plusieurs jours d’attente, ils étaient repartis pour Charlestown.

Dans cette pénible position, Rogers eut recours à des racines, pour apaiser sa faim. Cette maigre nourriture conservait la vie des soldats. Il construisit alors un radeau avec du bois sec, sur lequel il s’embarqua, avec le capitaine Ogden, un soldat et un jeune captif. De cette manière, il put descendre jusqu’à Charlestown. Des canots, chargés de provisions, furent immédiatement envoyés vers le haut de la rivière au