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histoire

compagné de deux sauvages, qui, suivant l’ordre du gouverneur, devaient le conduire jusqu’à Albany, et aller l’y rejoindre au retour de son voyage de la Nouvelle-Angleterre, pour le ramener en Canada. Il se rendit à Boston, où il s’adressa au gouverneur Shirley, pour lui exposer le sujet de son voyage et lui demander la somme qu’il désirait. Le gouverneur soumit cette demande à l’assemblée générale, qui n’accorda qu’une somme bien insuffisante. Johnson alla alors s’adresser au gouverneur Wentworth, New-Hampshire. Il fut plus heureux cette fois. La somme de £150, sterling, lui fut accordée pour le rachat des prisonniers anglais en Canada.

Il se préparait à retourner à Boston, entièrement satisfait de cet heureux succès, lorsqu’il reçut une lettre du gouverneur Shirley, qui lui mandait que, depuis son départ de Boston, il s’était élevé de graves difficultés avec le Gouvernement du Canada, qu’il était imprudent pour lui de retourner à Montréal, sous de pareilles circonstances, et qu’en conséquence il lui enjoignait de ne pas se mettre en route sans sa permission ou celle du gouverneur Wentworth, à qui il allait écrire à ce sujet. Malgré cette décourageante lettre, Johnson se rendit à Boston, espérant que le gouverneur, connaissant sa position, lui accorderait la permission de retourner en Canada ; mais cette permission lui fut refusée, et il lui fut positivement ordonné de demeurer à Boston jusqu’à nouvel ordre.

On conçoit dans quel embarras il se trouva alors. Il était forcé de manquer à la parole qu’il avait donnée