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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/574

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histoire

satisfaction suffisante. M. de Longueuil lui promit de s’occuper de lui auprès du gouverneur.

Huit jours après cette entrevue, on annonça aux prisonniers qu’ils seraient désormais libres dans la ville, et qu’il leur était permis d’y prendre un logement. Ils sortirent donc enfin de leur prison.

Quelques jours après, Johnson ayant appris qu’un vaisseau, partant pour Montréal, devait transporter en Angleterre des prisonniers anglais pour être échangés contre des Français, écrivit au gouverneur pour le prier de mettre sa famille au nombre de ceux qui devaient être embarqués pour l’Europe. Le gouverneur lui répondit que la chose se ferait suivant son désir et que sa fille Suzanne lui serait envoyée ; il concluait en le félicitant sur la fin de ses malheurs.

Cette bonne nouvelle mit les prisonniers au comble de la joie. L’idée qu’ils allaient bientôt quitter un pays où ils avaient tant souffert leur fit presqu’oublier leurs trois années d’adversité. Toute la famille se réjouissait et désirait ardemment voir arriver le jour où elle s’embarquerait pour l’Angleterre.

Cependant, quelqu’un ayant représenté à M. de Vaudreuil que Johnson n’ayant pas prouvé son innocence quant aux soupçons qu’on avait eus contre lui, il était imprudent, sous les circonstances d’alors, de le mettre si vite en liberté, l’ordre fut donné de le remettre en prison.

Le navire qui transportait les prisonniers arriva Québec, trois jours avant le temps fixé pour l’embarquement de la famille Johnson ; mais la jeune Suzanne était restée à Montréal, et il fut annoncé à cette