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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/635

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des abénakis.

sionnaire résidait alors à l’église de Saint-François, située à trois milles de la mission, et n’allait visiter ses sauvages qu’une fois chaque semaine. Masta avait donc deux avantages sur le missionnaire : la résidence et la langue. C’est ce qui causa le malheur des sauvages. Le missionnaire ne manqua pas d’activité pour conserver leur foi ; mais l’apostat, profitant des absences du prêtre pour leur raconter mille histoires fabuleuses et absurdes contre les catholiques, réussit à en pervertir quelques-uns.

M. Bellenger, informé de ce qui se passait à la mission, réprimanda fortement le nouveau prédicant, et défendit aux sauvages de l’écouter. Cependant, l’apostat n’en continua pas moins son ouvrage secrètement.

Bientôt, Osunkhirhine demanda en mariage la fille du grand Chef, Simon Obomsawin. Celui-ci repoussa cette demande avec horreur, disant qu’il ne donnerait jamais sa fille à un protestant. Contrarié par ce refus, Masta résolut de faire mine d’abjurer ses erreurs, afin d’obtenir le consentement du Chef. Le missionnaire se laissa tromper par les promesses de cet hypocrite, et crut que son apparente soumission annonçait une véritable conversion. Il reçut donc son abjuration, puis bientôt, il bénit son mariage avec la fille du Chef. Mais aussitôt après, l’apostat prouva que ses démarches n’avaient été que de l’hypocrisie ; car il recommença ses prédications.

Cependant, il fallait gagner sa subsistance ; c’était pour lui l’unique chose nécessaire. Or, ces prédicat-