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le dernier des Uncas fut inhumé au milieu des restes de ses ancêtres[1].

La destruction des sauvages de la Nouvelle-Angleterre est un fait de cruauté fort regrettable. En lisant le récit de ces affreux massacres, on se sent pénétré d’un sentiment d’horreur. Les colons de la Nouvelle-Angleterre agirent alors à l’égard de ces sauvages comme le font actuellement les Yankees des États-Unis à l’égard de ceux de l’Ouest. On sait que les Yankees donnent aujourd’hui la chasse aux sauvages, comme aux bêtes féroces, les poursuivant et les exterminant partout où ils peuvent les rencontrer, dans les vastes prairies de l’Ouest et dans les interminables forêts de l’Orégon.

Pour justifier les colons de la Nouvelle-Angleterre de ces actes de barbarie, on prétexte que les sauvages s’étaient révoltés contre eux. Mais on sait que les Anglais causèrent eux-mêmes cette révolte, ce qui est avoué par quelques historiens américains, et qu’ils lassèrent la patience de ces malheureux à force d’injustices, de persécutions, de mauvais traitements et d’insultants mépris. On peut donc dire que ces sauvages furent des victimes, immolées à l’orgueil et à l’ambition des Anglais.

Cependant, nous devons remarquer que les guerres ne furent pas la seule cause de destruction chez ces sauvages, car différentes épidémies, qui survinrent parmi eux, en firent périr un très-grand nombre. Ainsi, quelques années avant l’établissement des Puri-

  1. H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 112.