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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/97

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des abénakis

à Canceau, et les deux autres étaient destinés à transporter les nouveaux colons.

De Monts, quoique calviniste, s’était engagé à établir la religion catholique parmi les sauvages de la nouvelle colonie. Il était un fort honnête homme, et jouissait de toute la capacité nécessaire pour réussir dans l’entreprise dont il s’était chargé[1].

Il partit du Havre-de-Grâce le 7 Mars, accompagné du Baron Jean de Poutrincourt et d’un certain nombre de colons. Il arriva heureusement en Amérique, et alla jeter l’ancre dans la Baie de Fundy, qu’il appela Baie Française. Bientôt, il entra dans un bassin spacieux. Poutrincourt, enchanté de la beauté de cet endroit, s’y établit avec sa famille. De Monts lui donna cette place en concession, et cette concession fut confirmée, plus tard, par le roi de France[2].

De Monts, continuant sa route vers le Sud, alla débarquer sur une île, située à l’embouchure de la rivière Sainte-Croix. Pendant l’hiver suivant, se trouvant sans eau douce et sans bois, il y souffrit beaucoup ; à ces maux vint se joindre la terrible maladie du scorbut, qui enleva trente-six colons. Au retour du printemps, 1605, il se hâta de quitter son île, et alla explorer les côtes de la Nouvelle-Angleterre jusqu’au Cap-Cod ; mais, ne trouvant aucun endroit qui lui parut assez avantageux pour s’établir, il retourna en Acadie, où Pontgravé venait d’arriver, avec quarante nouveaux colons. Alors, les premiers colons, encouragés par

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Générale de la N. France, Vol. I 163.
  2. Idem. Vol. I. 183.