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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/99

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des abénakis

civilisés étaient mis en usage pour faciliter les travaux dans le nouvel établissement »[1].

Les sauvages étaient émerveillés à la vue de toutes ces choses nouvelles pour eux ; ces améliorations les étonnaient grandement, et ils étaient forcés d’avouer que « ces étrangers savaient beaucoup de choses »[2]. « Ils commençaient alors à s’apprivoiser, » dit le P. de Charlevoix[3].

Cependant, en 1607, la société formée en France pour l’établissement de cette colonie ayant été dissoute, les colons furent forcés d’abandonner leurs travaux, tandis qu’ils se réjouissaient de leurs succès, après trois années de pénibles efforts. Port-Royal fut donc abandonné.

À la nouvelle du prochain départ de Poutrincourt, les sauvages manifestèrent la plus grande douleur, car ils étaient déjà fortement attachés aux Français, et ils considéraient le départ de leur protecteur comme un grand malheur pour eux[4].

Aussi, ils versèrent d’abondantes larmes, en le reconduisant au rivage, et le supplièrent hautement de revenir au milieu d’eux aussitôt qu’il lui serait possible[5]. Poutrincourt, touché d’une si grande affection, les consola un peu, en leur déclarant qu’il partait avec le dessein de revenir bientôt.

  1. Garneau. Hist. du Canada. Vol. 1. 45.
  2. Idem. Vol. 45.
  3. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. 1. 185.
  4. Les sauvages d’Acadie considéraient Poutrincourt comme leur protecteur.
  5. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I. 45.