Page:Maurice Joly - Les Affames - E Dentu Editeur - 1876.djvu/330

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— Que s’est-il donc passé ici ? dit le comte de Marcus d’un ton sévère

— Mais rien du tout, mon oncle, dit Mlle de Nerval revenant aussitôt de son émotion.

— Mais pourquoi ce trouble ? pourquoi cette pâleur ?

— La pensée d’être ruinée… et redevable à M. Karl… J’avoue que…

Georges Raymond, sentant que sa position devenait fausse, salua profondément et sortit.

— Vous reviendrez, monsieur ? dit Mlle de Nerval.

— Je ne crois pas, mademoiselle, dit tristement le jeune homme.

Et pendant que M. de Marcus se retournait vers Mme de Dammartin pour lui demander l’explication de cette scène :

— Monsieur, dit Blanche de Nerval avec une expression charmante de pudeur confuse, dont l’accent de sincérité était invincible, croyez que je n’ai point à rougir…

Et elle rougit ; mais l’accent de sa voix et son regard avaient convaincu Georges Raymond.