Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/115

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— Mettez les caisses dans la salle à manger, ordonna Aurelle, conciliant.

— Ah ! bien merci ! mettre vos sales caisses dans ma salle à manger, avec ma belle table et mon beau dressoir. Ah ! bien par exemple !

— Mais, nom de Dieu, madame, dit Aurelle avec douceur, où voulez-vous que je les mette ?

Il entr’ouvrit une porte au fond de la salle à manger.

— Voulez-vous bien laisser cette porte tranquille ! Mon beau salon ! où je ne vais jamais moi-même pour ne pas le salir ! Et puis, d’ailleurs, je n’en veux plus de votre mess, ça me donne trop d’ennuis.

Un peu plus tard, Aurelle entra chez Mme Lemaire, mercière, pour acheter du chocolat. Cette mercière avait relégué dans un coin de la boutique son commerce d’avant-guerre et, comme tout le village, vendait maintenant des Quaker Oats, des cigarettes