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Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/119

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« On peut faire la guerre quand on laisse ces femmes derrière soi, » disait le major, admiratif.

Le père était du même bois : il contait à Aurelle la mort de son fils, un splendide garçon, trois fois cité à l’ordre de l’armée. Il en parlait avec un orgueil et une résignation vraiment admirables.

Aurelle conseilla au cabaretier, s’il avait quelques centaines de francs d’économies, d’acheter des obligations de la Défense nationale.

— J’en ai déjà pour 50 000 francs, dit le vieux ; pour le reste, j’attends encore un peu.

Tout le village était riche. Le colonel Bramble, un jour, donna deux sous au fils de Mme Lemaire, un gosse de quatre ou cinq ans.

— Pour t’acheter des bonbons, commenta Aurelle.