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Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/137

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— Non, non… A. K. du 5th Gurkhas… celui qui a joué au polo pour le régiment en 1900, un splendide garçon, le plus beau menton de l’armée.

— Oh ! je le connais, dit le colonel, le fils du vieux sir Thomas. Son père m’a vendu, quand j’étais lieutenant, un poney excellent que je n’ai payé que deux cents roupies. Well, quelle est son histoire ?

— Au début de 1915, dit le major, Frazer, traversant Londres pour aller chez lui en permission, alla passer une soirée seul au théâtre. Vers la fin du premier acte, il sentit vaguement des yeux fixés sur lui. Il leva la tête et vit, en effet, dans une avant-scène, une femme qui le regardait. Mais, la salle étant sombre, il ne put distinguer ses traits.

A l’entr’acte, il essaya de la voir, mais elle s’était retirée dans le fond obscur de la loge. Pendant les deux autres actes, elle le regarda fixement. Frazer, assez intrigué, attendit à la