Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/14

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Restons calmes ; gardons nos yeux ouverts ; frappons peu, mais fort, et combattons jusqu’à la fin.

Trois hourras firent trembler la vieille grange ; les moteurs des voitures ronronnèrent à la porte. Le colonel Bramble, le major Parker et l’interprète Aurelle s’en allèrent à pied vers leur cantonnement parmi les houblonnières et les champs de betteraves.

— Nous sommes un drôle de peuple, dit le major Parker. Pour intéresser un Français à un match de boxe, il faut lui dire que son honneur national y est engagé ; pour intéresser un Anglais à une guerre, rien de tel que de lui suggérer qu’elle ressemble à un match de boxe. Dites-nous que le Hun est un barbare, nous approuverons poliment, mais dites-nous qu’il est mauvais sportsman et vous soulèverez l’Empire britannique.

— Par la faute du Hun, dit tristement le