Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/167

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passa, conduits par quelques highlanders. Leurs yeux épeurés de bêtes disciplinées semblaient chercher des chefs à saluer.

Comme Aurelle arrivait au château, il vit devant lui deux hommes portant un officier sur un brancard. L’officier devait avoir quelque horrible blessure, car un pansement monstrueux se gonflait sur son ventre et le sang qui avait traversé coulait doucement sur la boue de la route.

— Eh ! oui, Aurelle, c’est moi, dit le mourant d’une voix étrange, et Aurelle reconnut le petit capitaine Warburton. Son visage fin et gamin était devenu grave.

— Cette fois, messiou, dit-il, O’Grady ne m’évacuera pas sur l’hôpital de la duchesse (il respira péniblement) ; je voudrais que vous disiez adieu au colonel de ma part… et puis qu’il écrive chez moi que je n’ai pas trop souffert… Espère que cela ne vous dérangera pas… Thanks very much indeed.