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La vague cependant balance
Notre vieux bateau délabré,
Le vent qui siffle avec violence
Chante notre Miserere.
Fa, do, sol, ré.
En vain, pour conjurer l’image
D’un sort, hélas ! trop assuré,
Accrochés à nos bastingages,
Nous fredonnons désespérés :
Fa, do, sol, ré.
Poussés vers les sombres royaumes
Par votre oubli prématuré,
Le plus lamentable des psaumes
Chante en notre cœur ulcéré :
Fa, do, sol, ré.
Quoi ? Votre âme était si petite
Et votre amour si mesuré ?
Vous avez oublié si vite
Que ce fut notre air préféré,
Fa, do, sol, ré.
En semblable cas, les Romaines
Restaient près du foyer sacré
Et chantaient en filant la laine
Des hymnes aux dieux ignorés.
Fa, do, sol, ré.