Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/190

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de matériel. Il était responsable, entre autres choses, de cinquante mitrailleuses. Un jour il s’aperçut que le dépôt n’en possédait plus que quarante-neuf. Toutes les enquêtes, toutes les punitions aux gardes-magasins ne purent faire retrouver la mitrailleuse manquante.

Le colonel Boulton était un vieux renard et n’avait jamais avoué une erreur. Il signala simplement dans son état mensuel qu’un trépied de mitrailleuse avait été brisé. On lui envoya un trépied de remplacement sans commentaire.

Un mois après, sous un prétexte quelconque, il enregistra la mise hors service d’un appareil de pointage pour mitrailleuse ; le mois suivant il demanda trois écrous ; puis une plaque de recul, et, pièce par pièce, en deux ans, il anéantit sa mitrailleuse tout entière. Pièce par pièce également, le service de l’ordonnance la lui reconstruisit sans attacher