Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/193

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qui sont à l’arrière, et je ne sais de quoi leur parler.

— Que ne le disiez-vous, Padre, je vais vous donner un texte fait sur mesure… Prêtez-moi votre Bible un instant. Ah ! voici, écoutez… « Mais David dit : Ce n’est pas ainsi, mes frères, que vous devez disposer du butin, car celui qui demeure au bagage doit avoir autant de parts que celui qui descend au combat, et ils partageront également. »

— Admirable, dit le Padre, admirable ; mais dites-moi, O’Grady, comment se fait-il qu’un mécréant comme vous connaisse si bien les livres saints ?

— J’ai beaucoup étudié ce livre de Samuel comme médecin aliéniste, dit le docteur ; la neurasthénie de Saül m’intéressait. Ses crises sont fort bien décrites. J’ai diagnostiqué aussi la folie de Nabuchodonosor. Ce sont deux types très différents. Saül était un apathique et Nabuchodonosor un excité.