Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/35

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parce que le gouvernement des bavards y est ignoré.

— My dear major, pourquoi diable mêler à ces questions vos sentiments personnels ? La politique est soumise à des lois aussi nécessaires que le mouvement des astres. Vous indignez-vous qu’il y ait des nuits obscures parce que vous aimez le clair de lune ? L’humanité repose sur un lit incommode. Quand le dormeur est trop meurtri, il se retourne, c’est la guerre ou l’émeute. Puis il se rendort pour quelques siècles. Tout cela est bien naturel et se ferait sans trop de souffrances si l’on n’y mêlait point d’idées morales. Les crampes ne sont pas des vertus. Mais chaque changement trouve, hélas, ses prophètes, qui, par amour de l’humanité, comme dit Aurelle, mettent à feu et à sang ce globe misérable !

— Cela est fort bien dit, docteur, dit Aurelle, mais je vous retourne le compliment :