Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/48

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Le docteur, ayant retrouvé sa page, continue.

Parker, lui aussi, a découvert un jour une phrase qui connaît désormais les plus brillants succès ; il l’a cueillie dans une lettre adressée au Times par un chapelain.

« La vie du soldat, écrivait cet excellent homme, est une vie très dure, parfois mêlée de réels dangers. »

Le colonel goûte profondément l’humour inconscient de cette formule et la cite volontiers quand un obus le cingle de cailloux. Mais sa grande ressource, si la conversation se spécialise et l’ennuie, est de contre-attaquer le Padre sur un de ses deux points faibles : les évêques et les Écossais.

Le Padre, qui vient des Highlands, montre un patriotisme local farouche et exclusif. Il est convaincu que seuls les Écossais jouent le jeu et se font réellement tuer.

« Si l’histoire est juste, dit-il, cette guerre