Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/72

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avait sentis et regardait de notre côté. Je le mets en joue et tire : la tête disparaît derrière le buisson, mais au bout d’une minute remonte.

Un second coup : même résultat. La bête, effrayée, cache sa tête, puis la dresse à nouveau. Je restais très calme : j’avais seize coups à tirer dans mes différents fusils. Troisième coup : même jeu. Quatrième coup : même jeu. Je m’énerve, je tire plus mal, de sorte que, après le cinquième coup, l’animal redresse encore la tête.

— Si toi manquer celui-là, me dit le nègre, nous mangés.

Je prends une longue inspiration, je vise soigneusement, je tire. L’animal tombe… Une seconde… deux… dix… il ne reparaît pas. J’attends encore un peu, puis, triomphant, je me précipite suivi de mon nègre, et devinez, messiou, ce que je trouve derrière…

— Le lion, Padre.