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AUGUSTE COMTE[1]



19 JANVIER 1798 — 5 SEPTEMBRE 1857


Quelquefois, au milieu des paisibles nuits de travail, une crise d’incertitude, causée par la fatigue, jette l’esprit dans le trouble et la confusion. La plume échappe, les idées cessent de se suivre régulièrement. On se lève, on secoue l’espèce de torpeur que donna l’immobilité ; mais, ni la promenade, ni le repos physique ne rendrait à l’esprit l’assurance perdue ; il lui faut un secours qui soit spirituel et qui l’émeuve avec des images dignes de lui. Ce n’est pas le moment de recourir aux poètes, ni d’ouvrir quelque répertoire de science ; la science toute pure semblerait froide, la poésie paraîtrait d’un vide infini. J’estime heureux les

  1. Il existe à Paris deux sources bien distinctes de renseignements sur l’œuvre et la vie d’Auguste Comte, toutes deux précieuses : le célèbre immeuble de la Société positiviste, rue Monsieur-le-Prince, 10, et le local de l’Exécution testamentaire, 41, rue Dauphine. Ce dernier rendez-vous est plus ignoré. C’est de là cependant que part la propagande la plus active. L’Appel aux Conservateurs, le Testament, la Synthèse, un volume de Lettres, ces dernières absolument inédites, ont été publiés rue Dauphine en très peu de temps. En tout cas, il ne faut jamais perdre de vue que tel livre de Comte, épuisé rue Monsieur-le-Prince, abonde parfois rue Dauphine, et réciproquement.