Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/7

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Dans ce cas, le droit de propriété doit s’effacer, ce nous semble, devant l’intérêt général et l’État doit pouvoir disposer, dans de certaines limites, des animaux affectés qui constituent un véritable danger public.

Connaissant la facilité avec laquelle ces maladies se propagent d’un animal à un autre, il suffit de rappeler certaines pratiques superstitieuses (bénédiction du bétail en cas d’épizootie, etc.), dont le résultat immédiat est de rassembler les animaux malades ou sains, pour qu’on sente le besoin d’une loi qui permette au Gouvernement de s’y opposer et de protéger les citoyens, même contre eux-mêmes.

Un fait que nous devons à l’obligeance de M. Mauri vient appuyer ce que nous avançons. La Péripneumonie contagieuse sévissait dans une partie de l’Ariège ; le Préfet de ce département délégua cet habile praticien, afin de rechercher les mesures à prescrire. Quel fut l’étonnement du délégué lorsqu’en arrivant dans une des communes infectées, il trouva, rassemblés dans une même prairie, tous les animaux, sains ou malades, de cette commune et même de deux communes voisines, afin de les faire bénir par le curé du village.

La propriété contagieuse de la Péripneumonie étant incontestable, on comprend sans peine les dangers de cette pratique qui devait avoir pour résultat certain la propagation de la maladie.

L’État doit pouvoir s’opposer légalement à de telles actions si nuisibles pour l’intérêt public.

D’ailleurs, l’étude comparative des pertes occa-