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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

se leva et sortit furtivement du wigwam paternel. Un faible croissant de lune éclairait son chemin ; il descendit sur la grève.

« Les eaux du fleuve, calmes et attirantes, semblaient l’inviter à tenter l’aventure. Prenant son canot, il le poussa doucement à l’eau, sauta dedans et, à grands coups d’aviron, partit dans la direction de l’île.

« Le canot glissait rapidement et lorsque parut le jour, il était déjà avancé dans son voyage, mais il poussa vers la terre et se cacha jusqu’au soir, suivant les instructions de l’Indienne mystérieuse. La seconde nuit et la seconde journée se passèrent de même ; la troisième nuit n’était pas terminée lorsqu’il arriva au rivage de la grande île tant convoitée par sa tribu, comme lieu d’établissement.

« Tirant son canot à terre, il se hâta de donner le signal convenu, sifflant trois fois entre ses deux mains et plantant en terre la baguette de l’Indienne…

« Aussitôt, il vit apparaître un petit gnome, bossu, boiteux, avec une grosse tête, une figure ridée et une longue barbe blanche. Ses yeux francs et doux lui semblèrent familiers, mais