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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

le loup. Le géant est seul gardien alors. La nuit, le géant dort et les autres veillent. Maintenant, je dois partir, repose-toi et cache-toi bien, et si tu es en danger, appelle-moi de la manière que tu sais. »

« La Mouche se coucha dans son abri de verdure, mais il ne pouvait dormir. Il se disait :

— « C’est le jour, donc la sorcière dort, le géant veille. Si je pouvais le faire sortir ! Il est gourmand, qu’est-ce qui pourrait bien le tenter ? »

« Tout-à-coup, une idée lui vint. Se glissant jusqu’à l’endroit où l’ours était tombé, il le traîna jusqu’à l’entrée du bois. Il coupa un gros morceau de sa chair et descendant sur la grève il fit du feu et y mit rôtir le morceau découpé. Puis il se cacha et attendit… Au bout de quelques minutes une odeur de chair brûlée se fit sentir, une fumée épaisse s’éleva de la grève. La Mouche guettait… Soudain il entendit un craquement de branches et un bruit de pas pesants… C’était le colosse. Il regarda autour de lui ; ne voyant personne, il se rendit sur la grève, vit le feu et le morceau de chair rôtie… Avec avidité il s’en empara et l’avala dans deux bou-