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LA BLESSURE

— Ah Marcel, vous ne m’aimez pas !

— Au contraire, Jeanine, j’ai beaucoup d’amitié pour vous !

— Si c’était vrai, vous ne me verriez pas dans la peine sans essayer de me consoler un peu !… et elle glissa sa main parfumée dans celle du jeune homme.

Marcel, un peu énervé, lui serra la main et se levant, il s’excusa :

— Je ne puis rester plus longtemps, ma chère amie, vous savez, je vous l’ai dit ce matin, un engagement d’affaires…

— Et vous partez comme ça, sans me donner d’espoir ?

— Voyons Jeanine, soyez raisonnable ! Je ne puis pas et j’en suis navré !

— Marcel, quelques lignes… ce ne serait pas si difficile. Si vous avez de l’amitié pour Paul, pour moi, faites-le…

— Jeanine, je…

— Pour sauver Paul de la mort, interrompit-elle ; pour me sauver, moi, du désespoir !

Se levant brusquement, elle le saisit par les deux bras et le fixa avec ses grands yeux veloutés, cherchant à le gagner…