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LA BLESSURE

fermeté et avant son départ, il lui offrit de continuer à diriger le journal non plus à salaire, mais comme associé. Ce fut avec un sentiment très reconnaissant pour ce généreux américain que Marcel signa, le même soir, l’acte de société.

Quand vint l’été, il se rendait souvent passer une fin de semaine à Val-Ombreux. Il y arriva un samedi, à la fin d’août, et trouva à son curé un tel air heureux et réjoui, qu’il lui dit :

— Qu’est-ce qui se passe ? Vous êtes rayonnant ce soir !

— Oui… Je suis heureux… C’est que nous arrivons au premier septembre !

— Ah, dit Marcel, le premier septembre… j’ai vu par les journaux que les Comtois sont attendus à Montréal vers ce temps…

— Oui, dit le curé ; vas-tu les revoir ?

— Comment le pourrais-je maintenant ? Et d’ailleurs, Isabelle a peut-être… il s’arrêta et serra les lèvres.

— Tu l’aimes toujours ?

— Toujours ! C’est devenu une passion absorbante et unique, quoique je la sache vaine et sans issue !

Le curé hésita un instant, puis très grave :

— Marcel, il y a quelque chose que je devais te