Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/29

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Comme l’indiquait son nom, elle ne prenait aucune part dans les luttes incessantes entre les nations ennemies, et celles-ci pouvaient, à volonté, passer et repasser dans son pays, mais il leur était défendu de s’y battre. Ainsi Amiscou allait pouvoir grandir paisiblement chez ses parents d’adoption, sans être en butte aux dangers multiples de la guerre.

Bientôt une affection, plus grande que celle existant d’ordinaire chez les sauvages, unissait le jeune manchot à la famille qui l’avait recueilli. Les Neutres étaient en général méchants et cruels et on les craignait beaucoup, mais une tribu d’entre eux faisait exception ; Sconoton et Toca appartenaient à cette bande moins féroce et quoique n’ayant pas encore reçu les leçons des missionnaires, ils avaient à cœur de connaître la vérité et désiraient ardemment qu’il vint dans leur pays une Robe-Noire pour leur apprendre la religion des Blancs ; malheureusement, chez les autres tribus de cette nation, les missionnaires n’avaient pu fonder un établissement, ayant été maltraités et chassés par les indigènes.

Petit-Loup et le manchot devinrent bientôt des camarades inséparables ; ensemble, ils exploraient les bois, dénichaient les perdrix, poursuivaient les lièvres et les écureuils, tendaient des pièges aux renards ; leur bonheur était de suivre Cerf-Agile à la chasse, et le jeune Huron faisait voir tant d’intelligence et d’agilité que son père adoptif en demeurait étonné.