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une bataille au désert

— Mais dis-nous combien en peuvent rassembler les Haddedîn ?

— Onze cents, peut-être un peu moins. Savez-vous dans quel temps se réuniront les Djouari et les Abou Hamed ?

— Le lendemain du prochain Yaoum el Djema[1].

— Vous en êtes certains ?

— Oui ; nous avons un espion éprouvé chez les Djouari.

— Où aura lieu la jonction ?

— Près des ruines du khan Kernina.

— Et ensuite ?

— Ensuite ils se joindront encore aux Obeïd.

— Où ?

— Au bas du mont Kaouza.

— Quand ?

— Le troisième jour après le Yaoum el Djema.

— Vous êtes exactement informés. Puis où iront-ils ?

— Attaquer les Haddedîn dans leur pâturage.

— Et vous, quel est votre plan ?

— Nous tomberons sur le camp des alliés pendant que les femmes et les enfants y seront restés seuls ; nous leur enlèverons leurs troupeaux.

— Avez-vous consulté la justice et la sagesse ?

— Oui ; nous ne ferons que leur reprendre ce qu’ils nous ont volé.

— C’est vrai, mais vos ennemis auront une armée de plus de trois mille hommes ; s’ils sont vainqueurs, ils retourneront vers leurs tentes, ils vous poursuivront et se vengeront sans merci. Si j’ai mal parlé, dites-le !

— Non, tu as bien parlé ; mais nous espérons que les Chammar ne combattront pas seuls.

— Ils ont contre eux le gouverneur de Mossoul.

— Que nous conseilles-tu ? Vaut-il mieux attaquer l’ennemi en face ?

— Il faudrait vaincre une tribu, et par là effrayer les autres. Suivez les alliés aussitôt leur réunion à el Kelab, Mohammed Emin se tiendra prêt à les recevoir le troisième jour, au moment où ils descendront du Kaouza, pendant que vous leur fermerez la route

  1. Assemblée (pour la prière). Vendredi.