Page:May - Les Pirates de la Mer Rouge, 1891.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
334
une bataille au désert

— Eh bien ! oui, nous en avons certainement deux.

— Ou trois ?

— Non, deux seulement.

— Bien ; mais si j’en découvrais trois, tu serais perdu.

— Pardonne, Emir. Peut-être en trouverez-vous plus de deux ; alors il y en aura trois.

— Alors ?

— Oui.

— Et si nous ne la trouvons pas, cette troisième place, il n’y en aura que deux ?

— Émir, je te dirai la vérité : il y en a trois.

— Ah !… quatre, peut-être ?

— Émir, tu voudrais en trouver dix.

— Tu es un Abou Hamed, tu ne perdrais pas volontiers ce que tu as gagné par tes rapines. Je ne te presserai pas davantage ; mais prends garde !

— Nous en avons quatre, Émir ! soupira le malheureux prisonnier.

— Bien, tais-toi ; je vais moi-même me rendre compte de vos richesses. »

J’interrogeai l’horizon avec ma longue-vue, et je découvris au loin quelques points où se mouvaient des hommes et des bêtes. J’appelai le chef des Haddedîn qui me suivait ; c’était un guerrier vaillant et résolu, sur lequel je pouvais compter ; je lui demandai :

« Nous avons quarante Abou Hamed avec nous ; crois-tu pouvoir les maintenir avec trente de tes hommes ?

— Je les garderais avec dix hommes, Émir ; ils n’ont point d’armes.

— Eh bien ! je vais prendre les devants en compagnie de Halef Omar pour examiner un peu les choses ; quand le soleil aura atteint ce buisson que tu vois là-bas, si nous ne sommes pas revenus, envoie-moi trente hommes, ils me retrouveront sur les pâturages. »

J’allai ensuite parler à Lindsay, qui chevauchait à peu de distance.

« J’ai une mission importante à vous confier, sir, lui dis-je.

— Well !

— Je pars à la découverte. Je voudrais me rendre compte des