Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/18

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passant, on peut cependant faire un choix ; il est permis d’emprunter aux souvenirs de ceux qui Pont connu, entre 1870 et 1893, à quelques lettres ou papiers inédits, récemment publiés et qui se rapportent à la période de sa plus grande activité littéraire, à son œuvre même, moins impersonnelle, après tout, qu’il ne l’avait souhaité, les éléments d’une biographie aussi complète que possible. D’abord, bien des erreurs ont cours, particulièrement sur ses années de jeunesse, qu’il n’est pas inutile de corriger ; parmi toutes les anecdotes que l’on conte, il en est beaucoup de séduisantes et de curieuses, malheureusement légendaires ou fantaisistes. Puis, en dépit de ses protestations, les livres de Maupassant sont le reflet même de sa vie, qu’ils suivent d’étape en étape. Comme aucune disposition psychologique, aucune doctrine esthétique ne gênait chez lui l’observateur sincère de la réalité, il n’y a presque rien d’artificiel dans la matière sur laquelle travaille l’écrivain. Il se donne aux choses avec une complète indépendance d’esprit et les reflète presque inconsciemment. C’est le monde qu’il fréquente, la vie à laquelle il se livre, qui composent en lui, sans contrainte, la nouvelle et le roman, avec une fidélité si absolue que l’on a pu chercher dans son œuvre et retrouver toutes les