Page:Mazade - Le Sommeil qui guérit, Maloine-Mayolez-Alioth.djvu/17

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avoir de l’air pur, ils plaçaient leurs temples hors des villes et sur des hauteurs. Celui d’Epidaure s’élevait au milieu d’un bois éminent, épais, embaumant la lavande, la menthe, le romarin. On avait construit à proximité du pronaos une grande salle ornée d’une table sainte et d’un jet d’eau au murmure régulier. Après avoir déposé sur la table des gâteaux, des fruits et d’autres offrandes, les mortels qui venaient consulter le dieu trouvaient de petits lits d’érable ou de chêne, et ils se couchaient. A la tombée de la nuit, un des prêtres allumait un réchaud sur lequel il faisait brûler des parfums, et, pour chasser de l’esprit des visiteurs leurs pensées ordinaires, pour les distraire du sentiment de leurs maux, il s’appliquait à des exercices diversement superstitieux. Ensuite, il ramassait soigneusement les offrandes dont la table était couverte, et, allant de chevet en chevet, il ordonnait aux malades de garder un profond silence, d’être attentifs au murmure monotone du jet d’eau et de s’abandonner au sommeil.

Pausanias nous apprend que, comme le temple d’Épidaure, les temples dédiés en Laconie à Isis et à Asclépios renfermaient des lits, afin que les personnes souffrantes y pussent dormir. Pausanias nous révèle aussi que, en Laconie encore, à égale distance des villes d’Œtile et de Thalama, Ino avait un temple fameux par les oracles qui y étaient rendus et par les cures qui y étaient opérées. Les